Kings, Gods & Mortals

Kings, Gods and Mortals offre un aperçu des visions que proposent certains artistes d’aujourd’hui sur ce thème complexe que représente la relation de l’homme à sa propre mortalité et la construction des mythes avec lesquels il se construit, comme la façon dont il occupe ce laps de temps qu’on appelle la vie pour rêver et réfléchir à ce que peut bien être la raison de sa présence sur terre.

Qu’il s’agisse avec Sophia Schama, Jeroen Kooijmans ou Jasper de Beijer d’évoquer l’homme au-delà de l’histoire et des civilisations, ou encore d’une vision plus ancrée dans notre société, les artistes de cette exposition évo quent ses forces et ses faiblesses, de la richesse et la puissance à la mort dans la pauvreté, en ayant parfois recours, comme l’illustre la série photographique de Viktoria Tremmel, à la figure de l’homme réduite métaphoriquement à l’état de vanité.

Viktoria Tremmel, Männer Bilder, 2007, c-print
(c)Viktoria Tremmel, Courtesy Hamish Morrison Galerie
Kings Gods and Mortals expose des artistes qui cherchent à transcender leur époque, à la recherche de l’essence même de l’être humain. Les artistes comme Holger John, Henny Acloque ou Ged Quinn établissent de nombreuses et pertinentes références à la peinture ancienne à travers Jérôme Bosch, Pieter Bruegel, Rogier van der Weyden, Hans Baldung Gien ou encore Albrecht Dürer afin d’établir un pont entre les hommes de différentes époques pour mettre en perspective les angoisses et les réponses qu’on a tenté d’y apporter, leur caducité ou leur intemporelle vérité. Ces peintures, œuvres graphiques, vidéos et dessins sont résolument narratifs et prennent plusieurs formes. Ils semblent par exemple évoquer les contes, projections imaginaires des fantasmes que l’enfant porte en lui, de peur, de frustration, d’angoisse, de désir qui le conduisent à s’identifier au héros qui sort la plupart du temps vainqueur de ses tribulations, tandis que certains artistes comme Gabriela Fridriksdottir ont recours par la métaphore, à l’univers de l’illusion, du chamanisme, de la féerie et de la magie. Un peintre comme Paul Pretzer évoque quant à lui des figures semblant se reportant à la fable, qu’il saisit subitement quel que soit leur état physique ou psychologique. Il appartient alors à chacun de discerner la morale de l’histoire…si seulement elle existe.

(c) Gabriela Fridriksdotir (IS), Courtesy Hamish Morrison Galerie
L’aspiration à l’immortalité représente un fil conducteur dans cette exposition. Tandis qu’Holger John pourrait constituer l’illustration du discours d’Aristophane dans « Le Banquet » de Platon en illustrant comment Eros peut en permettre l’accès, d’autres évoqueront dans ce même ouvrage plutôt celui de Diotime, qui, citée par Socrate, explique que l’on peut atteindre l’immortalité en enfantant selon la pensée, en produisant des actions (le héros) et des œuvres d’art (l’artiste) supérieures, belles et ainsi mémorables. En cela l’autoportrait constitue souvent une touchante mise en abîme de l’artiste et de l’opinion qu’il se fait de son rôle dans la société. La perception qu’il a de lui-même et celle qu’il livre au monde entrant souvent en conflit avec la tentation de construire ses propres mythes, il nous appartient alors de décoder son oeuvre. »Kings, Gods & Mortals » est une exposition collective qui se tient du 27 février au 25 avril 2009 dans les espaces de la Heidestrasse de la Hamish Morrison Galerie à Berlin. (www.hamishmorrison.com)

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