Kirstin Arndt

Kirstin Arndt utilise des matériaux bruts comme les bâches, palettes, cartons et métaux, comme un emprunt aux chantiers de construction ou à la rue. Les installations qu’elles produits montrent cependant qu’elle ne cherche pas à détourner un vocabulaire urbain par la citation ou à seulement jouer avec les propriétés esthétiques d’un matériau pauvre ou brut. Elle n’exploite pas la valeur d’usage de ces objets, mais leurs propriétés physiques, qu’elle met au service d’une recherche esthétique. Le papier ne constitue plus le support d’un dessin, mais devient un objet à part entière, un outil.
Si, dans la tradition du ready-made, l’objet change de facto de statut grâce à la position qu’il occupe dans un contexte d’exposition, Kirstin Arndt ne réduit pas le matériau à ce simple aspect et livre ici une réflexion aussi passionnante que complexe sur l’art et son interaction avec l’espace. Peintre de formation, son travail représente une transcription de considérations picturales portant sur la composition et les formes relevant de l’abstraction géométrique, à son propre environnement. Elle convie le plan et la ligne, le mat et le brillant, le souple et le rigide, le lourd et le léger à dialoguer pour se soustraire, s’additionner, se contredire et se compléter.
L’artiste invite le spectateur à considérer les objets indépendamment les uns des autres et à entrer dans le dialogue qu’ils établissent entre eux et l’espace du bureau, lui-même riche de ses propres accidents, ouvertures et sources lumineuses, agissant comme autant de perturbations du « white-cube ».

Kirstin Arndt
Hamish Morrison Galerie
« Im Büro »
Durée de l’exposition : 1. Mai – 13. Juni 2009