Joseph Beuys – Hirschdenkmäler

La galerie Thaddaeus Ropac présente en octobre dans sa galerie du marais un large ensemble d’œuvres de Joseph Beuys. Cette sélection réalisée par le commissaire Norman Rosenthal, est regroupée autour de l’installation éponyme de l’exposition : « HIRSCHDENKMÄLER ».
L’environnement sculptural Hirschdenkmäler (Monuments au Cerf), qui occupe l’espace principal de la galerie, a été créé en 1982 sur l’invitation de Norman Rosenthal, commissaire de l’exposition Zeitgeist, au Martin Gropius Bau à Berlin. L’artiste a proposé de déplacer le contenu de son atelier au centre de l’atrium du bâtiment. Il a réparti de façon théâtrale un ensemble d’objets autour d’un immense tas d’argile dont il s’est servi pour fabriquer in situ les Urtiere à partir de ses propres outils.
La galerie Thaddaeus Ropac présente aujourd’hui et pour la première fois depuis sa création un ensemble d’éléments originaux de la mythique exposition, représentée dans plusieurs collections majeures par leur version en bronze (à la Tate de Londres, au Guggenheim Museum de Bilbao et au MMK de Frankfort). Hirschdenkmäler est une œuvre emblématique dans la production artistique de Joseph Beuys car elle couvre un spectre très large de préoccupations de l’artiste, tels que son obsession pour les forces primales et élémentaires : la terre, les animaux, les excréments et la mort. L’environnement présente Ziege (Chèvre, un chariot à trois roues) et les Urtiere – un ensemble d’animaux primitifs associables à des lemmings dont le déplacement est connu pour s’acheminer parfois aveuglément en groupe vers la mort, circulant autour d’une structure en bois incarnant le cerf (Hirsch), la planche à repasser de la mère de l’artiste reposant sur quatre pates massives en bois. L’ensemble est dominé par la figure sur trépied, Boothia Felix, sculpture de terre, de racines et de métal coiffés d’une boussole, symbolisant l’homme, spectateur de ce ballet aussi naturel que mystique.
Des matériaux employés de façon récurrente, tels que le feutre, la terre, la graisse et le miel, constituent une véritable emprunte personnelle, physique et conceptuelle de Joseph Beuys.
Physique, puisque son travail est transcendé par une confrontation de l’homme et du matériau, à son inscription dans un environnement menacé et une réflexion parfois d’ordre écologique. Conceptuelle, car son œuvre convoque toujours chez Beuys une dimension transcendantale de la relation entre la vie et la mort, la raison même d’être de l’homme et la mission d’éclaireur qu’occupe l’artiste dans la société. 
Norman Rosenthal a sélectionné un ensemble d’œuvres déployées sur les trois étages de la galerie du marais. L’ exposition explore précisément la dimension emblématique de certains matériaux tels qu’ils sont employés dans Aus dem Maschinenraum, Anhänger constituée de graisse et de feutres, éléments constituant la base même de la mythologie personnelle de l’artiste. Difesa della Natura, à l’étage, constitue a ce titre un autre moment majeur de l’exposition puisqu’elle évoque la dimension fondamentalement politique et pédagogique de sa démarche. Ces œuvres illustrent avec la même force qu’Hirschdenkmäler la puissance narrative de la production artistique de Joseph Beuys. Une large sélection de sculptures et de dessins vient compléter cette lecture transversale et inédite.
Un catalogue avec un texte de Norman Rosenthal sera publié à l’occasion de cette exposition.
Simultanément, une seconde exposition est consacrée à l’œuvre performative de Joseph Beuys dans le nouvel espace de la galerie, situé à Pantin. Ce nouveau lieu dédié à la performance présente Iphigénie, une action emblématique que l’artiste a réalisé à Francfort en 1969 en s’emparant du mythe de l’héroïne grecque selon Goethe.

Hirschdenkmäler – Courtesy Galerie Thaddaeus Ropac, Paris-Salzburg,
Photo credit : Charles Duprat

__________________________________english

Galerie Thaddaeus Ropac presents an extensive selection of works by Joseph Beuys, curated by Norman Rosenthal, centered around the exhibition’s eponymous installation: “HIRSCHDENKMÄLER.”
The sculptural setting of Hirschdenkmäler(The Stag Monuments), which covers the main space of the gallery, was created in 1982 at Norman Rosenthal’s invitation, curator of the Zeitgeist exhibition at Martin Gropius Bau in Berlin. Joseph Beuys suggested that he relocate the contents of his atelier into the centre of the building’s atrium. He dispersed an assemblage of objects in a dramatic way, gathered around an immense heap of clay, which he used to create the Urtiere from his own tools, in situ.
Galerie Thaddaeus Ropac today presents, for the first time since its inception, an ensemble of original elements from the mythical exhibition. The pieces are represented within several major collections, in bronze (the Tate in London, the Guggenheim in Bilbao and the MMK Frankfurt). Hirschdenkmäler is an exemplary piece from Joseph Beuys’s artistic oeuvre, for it covers a vast spectre of the artist’s obsessions, such as his fascination with primal and elemental forces including dirt, animals, excrement and death. The surrounding works on display are Ziege (Goat, a chariot with three wheels) and the Urtiere (an ensemble of primitive animals equivalent to lemmings, which are known for moving in groups, sometimes blindly, towards death). The Urtiere pivot around a wooden structure that embodies the stag (Hirsch), with the artist’s mother’s ironing board resting upon four massive wooden blocks. The ensemble is dominated by a figure upon a tripod, Boothia Felix, a sculpture made of dirt, roots and metal, adorned with a compass. The sculpture symbolises man: the spectator of this ballet that is as natural as it is mystical.
Employed in a recurrent fashion, the materials—including felt, earth, grease and honey—constitute a truly personal loan from Joseph Beuys, both physically and conceptually. Physically, his work goes beyond the confrontation between man and material, inscribed within an endangered environment and sometimes meditating on an ecological nature. Conceptually, Beuys’s œuvre always summons the transcendental dimension of the relationship between life and death, the very raison d’être of man and the position that the artist holds in society as an éclaireur. 
Norman Rosenthal has selected a series of works displayed over three floors of the Marais gallery.  This exhibition in particular explores the symbolic facets of certain materials such as they are employed in Aus dem Maschinenraum, Anhänger; made from grease and felt, elements that make up the foundation of the artist’s personal mythology. In this respect, Difesa della Natura, on the upper floor, develops another major moment of the exhibition because it evokes the fundamentally political and pedagogical qualities of the artist’s approach. These works illustrate, with the same force as Hirschdenkmäler, the narrative power of Joseph Beuys’s art. A considerable selection of sculpture and drawings complete this new and transversal reading.
A catalogue, featuring an essay by Norman Rosenthal will be published in honour of this exhibition.
Concurrently, a second exhibition will be dedicated to Joseph Beuys’s performance-based œuvre in the new gallery space in Pantin. The multimedia space will showcase Iphigenia. This emblematic performance in Frankfurt in 1969, built on the myth of the Greek heroine as interpreted by Goethe.

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